Imogen Coe et la SCBM se réjouissent de l’annonce de Dimensions, la charte sur l’équité, la diversité et l’inclusion au Canada

La SCBM se réjouit de l’annonce de Dimensions : Charte d’équité, de diversité et d’inclusion du Canada, une étape importante que le Canada franchit pour réaliser pleinement son potentiel de recherche dans toutes les disciplines, en tirant parti de tous ses talents disponibles. Sa mise en œuvre par les établissements d’enseignement postsecondaire partout au pays favorisera l’émergence de nouvelles idées, perspectives et histoires qui mèneront à de nouvelles solutions et renforceront l’entreprise de recherche du Canada, y compris, mais sans s’y limiter, la science. La SCBM et ses membres sont enthousiastes à l’idée de poursuivre leur collaboration et leur contribution à des initiatives comme celle-ci, qui sont dans le meilleur intérêt du Canada.

Imogen Coe, qui est actuellement vice-président de la SCBM, a été l’une des plus ardentes défenseuses de la charte et a participé activement à l’élaboration de la charte Dimensions Équité, diversité et inclusion au Canada. Elle était présente au lancement de l’initiative, à l’invitation de la ministre des Sciences et du Sport, l’honorable Kirsty Duncan. À l’occasion du lancement, le Dr Coe a écrit les remarques suivantes au conseil d’administration de la SCBM.

Cher conseil d’administration de la SCBM

Aujourd’hui, j’ai eu l’honneur d’assister au lancement de Dimensions: Charte d’équité, de diversité et d’inclusion Canada, par la ministre des Sciences et du Sport, l’honorable Kirsty Duncan.

Cette charte reflète une approche typiquement canadienne visant à intégrer l’équité, la diversité et l’inclusion dans les cultures institutionnelles des universités et collèges du Canada et s’inspire des pratiques exemplaires reconnues à l’échelle internationale, établies par le programme Athena SWAN au Royaume-Uni, qui a par la suite été adopté et modifié pour les établissements postsecondaires en Irlande, en Australie et aux États-Unis. D’autres et moi-même préconisons depuis longtemps l’établissement au Canada d’un programme de type Athena SWAN parce que nous savons très bien qu’il existe des obstacles organisationnels institutionnels, culturels, comportementaux et structurels à l’accès et à l’inclusion complets dans l’entreprise de recherche, dans toutes les disciplines. Dès 2016, le ministre a pris note de nos revendications et le ministre Duncan travaille depuis à la mise en œuvre du lancement d’aujourd’hui. Le processus a été très consultatif et itératif. Le lancement d’aujourd’hui de Dimensions EDI rapproche le Canada de certains de nos collaborateurs et concurrents les plus solides dans le domaine de la recherche universitaire, en reconnaissant la valeur ajoutée qu’apporte à l’entreprise de recherche le fait d’éliminer intentionnellement les obstacles à la pleine participation de tous les membres de la communauté. Le modèle canadien promet d’être un chef de file mondial en matière d’approche en utilisant une optique aussi intersectionnelle que possible et en demandant aux institutions de chercher à s’améliorer de façon répétée, plutôt que d’entrer en concurrence avec les autres. Nous sommes tous plus pauvres du fait que la recherche canadienne n’exploite pas actuellement tous les talents disponibles et ne tire donc pas le meilleur parti possible de la ressource la plus importante et la plus précieuse que possède le pays : sa main-d’œuvre. Nous avons tous des histoires de chercheurs à toutes les étapes de leur carrière, mais le plus souvent, des jeunes qui se sont sentis poussés à abandonner une carrière qu’ils ou elles aimaient, ne se sont jamais vu représentés, n’ont pu apporter leur plein apport au travail ou ont été en mesure d’y contribuer aussi pleinement que s’ils avaient travaillé dans d’autres circonstances. Toutes les institutions auront maintenant la possibilité, sur une base volontaire, de reconnaître ces obstacles, d’entendre ces histoires et d’élaborer des plans d’action pour y remédier. Grâce à Dimensions EDI, ils seront évalués en fonction de ces processus et de ces plans dans le cadre d’un processus d’examen par les pairs bien défini qui récompensera les établissements pour les améliorations démontrées.

Il est important de noter que le soutien en faveur de la mise sur pied d’un réseau Athena SWAN canadien a été une initiative populaire très solide d’un océan à l’autre. J’ai vu aujourd’hui un tweet d’une grande université m’indiquant qu’elle avait été un chef de file dans l’établissement et la promotion de ce programme. C’est n’importe quoi. Sachez qu’il y a eu un très grand nombre de personnes, provenant de nombreuses institutions à travers le pays et d’horizons divers, qui ont travaillé à l’appui de l’initiative fédérale. Il est important de noter que les militants ont travaillé sans se soucier spécifiquement de l’avancement de leur propre établissement ou de leur propre carrière – mais plutôt à partir d’un sens collectif de ce qui est bon pour la communauté scientifique et pour la prochaine génération de chercheurs. C’est impressionnant et édifiant de participer à ce processus et de contribuer au changement institutionnel et culturel dans le milieu universitaire et de la recherche universitaire. Ces efforts au niveau local ont alimenté certaines des consultations en vue de l’examen des sciences fondamentales et ont contribué aux sections sur l’EDI dans le document final. Le travail de promotion et de lancement de Dimensions EDI s’est fait au nom de chercheurs marginalisés qui se sont fait dire, implicitement ou explicitement, qu’ils n’avaient pas leur place. La Dre Duncan a décrit un événement au cours duquel on lui a dit que  » les gais n’ont pas leur place dans les sciences exactes  » et qu’il fallait s’attaquer à ces types d’attitudes et les modifier. Ce programme cherchera à aborder les raisons de la sous-représentation des femmes , des personnes de couleur, des membres de la communauté LGBTQ+, des personnes handicapées et des membres des communautés des Premières Nations dans les domaines des sciences, des technologies, du génie et des mathématiques. Ce programme vise à demander aux établissements d’évaluer qui n’est pas présent et pourquoi, de reconnaître les obstacles à l’inclusion et les échecs afin d’assurer des occasions d’apporter des idées, des perspectives, des expériences et des solutions à notre culture de recherche. Aucune institution n’a pris la tête de cette initiative. Au contraire, certaines entités de l’establishment ont été quelque peu réticentes à s’engager dans le changement et certaines institutions, organisations et individus ont résisté au concept d’intégration de l’EDI dans le milieu universitaire et la culture de la recherche, probablement par crainte de perdre leur pouvoir et leurs privilèges, comme c’est souvent le cas pour les questions de justice sociale.

Je suis bien connue pour avoir été pendant de nombreuses années une ardente défenseure d’un programme comme Athena SWAN au Canada. L’une des raisons en est que j’ai toujours été très consciente de ceux qui n’ont pas voix au chapitre et de ceux qui sont absents des activités de recherche. C’est évident et nous perdons des solutions en conséquence. Même aujourd’hui, je continue de recevoir régulièrement des messages, des histoires, des appels à l’aide, des demandes de conseils, des rapports d’incidents de harcèlement fondé sur le sexe, de racisme et d’homophobie dans la recherche au Canada par courriel, téléphone, message direct et en personne. Certaines des histoires que j’ai entendues récemment de la part d’étudiants diplômés dans un laboratoire de sciences sont particulièrement choquantes, mais les étudiants sont réticents à soulever des questions. Ce stagiaire hautement qualifié me dit qu’il quittera les sciences et se trouvera une autre carrière, malgré ses compétences dont on a grandement besoin et qui correspondent aux besoins futurs en innovation de notre économie. Nous connaissons tous d’autres cas où les chercheurs se sont sentis obligés de partir, toutes disciplines confondues, à tous les niveaux de carrière, et nous connaissons tous ceux qui s’accrochent à peine – incapables de contribuer de leur plein gré et de leurs multiples compétences en raison de leur milieu de travail. Nous pouvons faire beaucoup mieux et beaucoup méritent tellement mieux. Je suis fière d’avoir pu collaborer avec les trois conseils et le ministre des Sciences à cette initiative particulière. J’ai hâte de voir comment les établissements utiliseront leur engagement à l’égard de la Charte Dimensions EDI comme un outil de changement vers l’excellence en recherche et des environnements inclusifs. Il est temps.

Imogen R. Coe, Ph.D.

Professeure, Chimie et Biologie
Faculté des sciences
Ryerson University

Affiliate Scientist
Li Ka Shing Knowledge Institute
Keenan Research Centre
St. Michael’s Hospital

Vice-Présidente, Société canadienne des biosciences moléculaires 2018-2020

imogen.coe@ryerson.ca
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